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No country for old robots
Johan Geeroms

No country for old robots

Dans la course mondiale à la robotique, l’Europe a perdu sa position de leader et risque de prendre rapidement du retard. Sans une action immédiate, l’industrie européenne connaîtra le même déclin que celui que traverse actuellement l’industrie automobile européenne.

La Chine dépasse l’Europe. Plus de la moitié de tous les robots industriels dans le monde ont été mis en service en Chine l’année dernière. Avec des programmes tels que « Made in China », le pays mise pleinement sur l’automatisation et la robotisation. Non seulement pour augmenter la production, mais aussi pour compenser les conséquences du vieillissement de la population. Au cours des cinq dernières années, le secteur mondial de la robotique a connu une croissance de 230 % et devrait dépasser la barre des 100 milliards de dollars en 2030.

L’Europe, avec des pays comme l’Allemagne, la Suède et la Suisse comme acteurs majeurs, est à la traîne. Alors que l’Europe était autrefois à la pointe de la robotique, elle risque aujourd’hui de passer au second plan. La Chine investit massivement dans la production de robots et l’innovation technologique. La robotique est au cœur de la stratégie de développement chinoise. En Europe, cette détermination et cette vision font défaut. Nous avons vu ce qui se passe dans l’industrie automobile. Le marché des véhicules électriques est entièrement entre les mains de la Chine. La robotique n’est pas seulement une question de progrès technologique, elle est aussi une nécessité économique. L’Europe vieillit rapidement et est confrontée à des pénuries structurelles de main-d’œuvre, en particulier dans des secteurs tels que l’agriculture, la logistique et les soins de santé. Les robots peuvent compenser en partie ces pénuries et maintenir ainsi la productivité et la compétitivité de l’Europe.

Le rapport d’Allianz Trade intitulé « No country for old robots » (Pas de place pour les vieux robots) souligne cinq mesures cruciales pour inverser la tendance. Premièrement, élaborer une feuille de route européenne pour la robotique : l’Europe a besoin d’une stratégie commune pour lutter contre la fragmentation. L’absence d’un marché mature du capital-risque freine l’innovation. Il convient donc d’investir davantage de capitaux dans les start-ups et les innovateurs. L’Europe excelle dans la recherche, mais peine à transformer les innovations en entreprises prospères. Il faut donc accélérer le passage de l’innovation du laboratoire au marché. Quatrièmement, il faut investir dans la formation et la reconversion professionnelle. La pénurie de personnel technique est criante. Sans une formation continue à grande échelle, le déploiement des robots risque de stagner. Enfin, il faut mettre en place une réglementation plus intelligente qui stimule l’innovation. L’Europe est à la pointe de la réglementation en matière d’IA, mais des règles strictes peuvent freiner l’innovation.

Si l’Europe ne fait rien aujourd’hui, notre position de grande puissance industrielle sera menacée et nous risquons de perdre définitivement le contact. Il doit être clair pour tout le monde que la robotique n’est pas une utopie lointaine, mais un moteur indispensable pour une Europe compétitive et résiliente. Agir aujourd’hui, c’est gagner demain… en termes de productivité, de capacité d’innovation et d’autonomie géopolitique. 

Johan Geeroms
Directeur Risk Underwriting Benelux chez Allianz Trade

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