Les programmes de recherche européens ignorent les besoins de l’industrie

Les programmes de recherche européens destinés aux entreprises industrielles constituent un élément important pour garantir la position de l’Europe dans la concurrence mondiale. Mais les programmes arrivent souvent trop tard et les obstacles à la participation restent élevés. La VDMA appelle à une meilleure coopération entre les autorités européennes et l’industrie.

Les PME sont de moins en moins nombreuses à demander à participer aux programmes de recherche européens. La VDMA a identifié trois raisons à cela. Tout d’abord, les faibles chances de réussite par rapport aux efforts à fournir ont engendré beaucoup de frustrations. Deuxièmement, les programmes ne répondent trop souvent qu’aux tendances politiques à court terme et ignorent les besoins technologiques importants de l’industrie. Troisièmement, le timing n’est souvent pas bon. Les sujets qui nécessitent une action urgente ne sont souvent traduits en programmes de recherche que deux ou trois ans plus tard.

Néanmoins, pour le secteur de l’ingénierie mécanique et de l’ingénierie d’usine, qui joue le rôle d’intégrateur de technologies et de solutions pour de nombreuses branches de l’industrie, la collaboration dans la recherche à l’échelle européenne est cruciale. Compte tenu des défis auxquels l’Europe et son industrie sont confrontées en ce moment – du changement climatique et de la raréfaction des ressources à la suprématie technologique et à la compétitivité -, nous avons plus que jamais besoin de solutions nouvelles, innovantes et durables. Il est donc particulièrement alarmant de constater que de moins en moins d’entreprises s’intéressent aux programmes de recherche européens et que les priorités dans les appels à subventions sont de moins en moins pertinentes.

La VDMA estime donc qu’une nouvelle approche est nécessaire. Avant tout, il faut que beaucoup plus d’entreprises trouvent leur chemin vers les programmes de recherche européens grâce à des instruments qui comportent moins d’obstacles et agissent plus rapidement. En outre, les priorités devraient se concentrer plus clairement sur l’état de l’art technologique dont les entreprises ont besoin pour renforcer leur compétitivité et effectuer une transition écologique. En outre, des plateformes et des partenariats doivent voir le jour pour réunir l’industrie, les scientifiques, les investisseurs et les décideurs politiques qui peuvent soutenir cette transformation. 

La VDMA appelle les décideurs européens à dialoguer avec l’industrie. En effet, nous avons beaucoup à offrir : l’expertise en matière de technologie et de marchés, mais aussi l’interprétation correcte des résultats de recherche. L’industrie peut mobiliser des investissements privés pour enfin porter l’intensité de la recherche et du développement à 3 % du produit intérieur brut dans toute l’Europe, un objectif que l’Europe n’a pas réussi à atteindre depuis des années. Le moment est donc venu d’unir nos forces.

Karl Haeusgen
Président de la VDMA